Pause

Résidence de recherche et d’expérimentation, trois semaines, 2023

Dans le cadre de cette résidence de recherche qui aborde la notion de repos, je me suis interrogée sur la place du sommeil dans nos sociétés capitalistes. L’oisiveté est-elle acceptée dans un système qui prône la productivité ? L’information infinie nous pousse à un éveil constant mais dormir est vital. Rares, voire inexistants, sont les lieux qui offrent la possibilité de ne rien faire, de dormir et se détendre gratuitement. La lecture du livre : « 24/7. Le capitalisme à l’assaut du sommeil » de Jonathan Crary m’a soudainement donné envie d’offrir du temps.

En avril 2023, à la galerie La Mare, j’invitais les personnes à faire l’expérience d’une sieste en ville. L’espace était aménagé de matelas, couvertures, coussins et des masques de sommeil ainsi que des boules Quiès étaient à disposition. L’idée était simple : dès que quelqu’un.e souhaitait dormir, la galerie était occupée, les personnes extérieures étaient informées d’une « sieste en cours ». Plongé dans la pénombre le sommeil pouvait s’installer, je dormais alors avec la ou les siesteu.rs.ses. Une fois reposé une discussion s’engageait sur nos différentes manières de dormir, sur nos états de fatigue ou de pleine forme, sur nos rêves ou nos cauchemars. Le temps de la résidence m’a permis de réfléchir à une forme poétique qui pourrait m’être en lumière ces moments de partages.