Mathilde Chassaigne, née en France en 1992, a étudié à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon où elle a obtenu son Diplôme National d’Art en 2017 puis son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique en 2019. L’artiste a également étudié au Japon, à la Nagoya University of Arts durant l’année 2017-2018. Elle vit et travaille actuellement à Paris.
Le travail de l’artiste se veut résolument organique et vivant. A travers ses performances, le corps humain dialogue et joue avec des sculptures en plâtre et tissu, créant ainsi une chorégraphie entre le mobile et l’immobile dans un espace et un temps donnés. Ce temps qui est celui de la durée de la performance se révèle aussi être celui nécessaire à la préparation de celle-ci. Répliquant la nature, Mathilde Chassaigne plante et cultive des végétaux qu’elle observe pousser, lentement, avant de les mettre en scène dans ses sculptures. Mêlant parfois musiciens et danseurs dans ses performances, l’artiste dévoile au spectateur un tableau vivant multi-sensoriel, empreint de poésie et d’harmonie.
Jessica Watson
Responsable des collections XXe et XXIe siècles des musées de Dijon.
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Ma recherche artistique est intimement liée à l’environnement dans lequel je me trouve, c’est ma première source d’inspiration, il est important dans ma démarche d’aller à la rencontre des habitants, des lieux d’éducations, des lieux culturels ou encore des associations en lutte pour préserver le vivant. Les matières que j’utilise sont principalement naturelles, le coton, les plantes, la terre, d’ailleurs une partie de mon travail se focalise sur la couleur et la teinture naturelle. Ma pratique artistique est souvent composée de deux parties : la création d’objet en vue d’une installation et la réalisation d’une performance, d’une mise en action du corps dans un espace donné.
Le corps constitue un aspect important de mon travail autour duquel gravitent la matière, la couleur, l’espace et le mouvement. Sous une variété de forme sculpturale, photographique ou performative je cherche à considérer nos déplacements, notre espace et notre relation au temps de manière différente. L’espace est pour moi comme une feuille de dessin dans lequel je trace des lignes, je crée des formes, et je peins. Les performances sont des tableaux vivants où la temporalité change, elle est plus lente, le corps s’imprègne du lieu et en prend la mesure. Je me questionne sur les relations qui s’opèrent entre l’individu et l’œuvre d’art, j’aime l’idée que l’on puisse faire l’expérience sensorielle d’une sculpture et que son statut soit remis en question, est-ce un objet, un meuble, un jouet, un accessoire ou un instrument de musique. De plus, le textile m’intéresse particulièrement en tant que matériau le plus proche de la peau, souple et maniable il s’adapte le mieux à nos mouvements. Le statut ambigu du vêtement, à la fois plié et porté, m’intrigue et m’interroge, comme un premier habitat, il est une interface entre la morphologie du corps et la géométrie de l’architecture.